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L'Un se fait multiple
Extrait du chapitre "Écriture, Tradition, Corps Livré"

dans Quinze regards sur le corps livré

Un jour, Il offre non sa mort, mais sa volonté, à la volonté du Père, qui est qu'aucun ne se perde des fils au Fils confiés.

   On ne se convertit pas par ses seules forces. Puisque le multiple ne peut produire l’Un, l’Un se fait multiple, visitant « les enfers ». Si tu savais le don de Dieu… Nous nous quittons (nous-mêmes ou les uns les autres, c’est l’unique péché), alors il se quitte ; nous nous séparons, il se sépare. Corps livré, pour la nourriture de la foule, sang versé, pour la soif de la multitude, il est fait péché par nous, soit émiettement-aspersion. Pour être avec nous quand nous ne sommes plus avec nous. Il offre, non sa mort, mais sa volonté, à la volonté du Père, qui est qu’aucun ne se perde des fils au Fils confiés. Devenant pain et vin, à l’infini divisibles, il devient présence “réelle”, soit en même temps présence véritable et parfaite humilité : dans cette “chose” devant nous, muette, commune, appropriable, nous contemplons la démesure de l’Amour qui nous poursuit. Dans le même temps (qui passe le temps), la “chose” est transsubstantiée par la visitation du sublime, et l’eucharistie est d’un unique trait l’extrême servitude d’un Amour sans défense, et la fleur de la créature nouvelle, les arrhes du monde transfiguré, où le Seigneur sera tout en tous.

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